Les propriétaires qui ne sont pas mensualisés vont recevoir à partir de ce mercredi leur avis de taxe foncière pour l’année 2023. Le montant, historiquement haut, risque de les faire grimacer.
Cela faisait quasiment 40 ans que la hausse des valeurs cadastrales n’avait pas été aussi élevée. Avec un taux de 7,1%, la base des valeurs locatives cadastrales connaît sa plus forte augmentation depuis 1986, alors que depuis cette date les augmentations s’étalaient entre 0,2% et 3%. Cette hausse, principalement attribuable à l’inflation, concerne la totalité des propriétaires soumis à la taxe foncière. Mais pour certains, les mauvaises nouvelles ne s’arrêtent pas là. Car des municipalités ont décidé d’imposer des hausses supplémentaires, rendant ainsi la facture encore plus salée.
Paris, Meudon, Grenoble, c’est pas du gâteau
Si la majorité des 191 villes françaises de 40 000 habitants ou plus n’a pas voté d’augmentation supplémentaire du taux, 34 d’entre elles ont opté pour une hausse. Et celle-ci est parfois vertigineuse. A Paris, les propriétaires doivent s’attendre au pire, avec une hausse globale de 51,9%, record national. Au classement des plus fortes progressions, la capitale est suivie par Meudon (42,2%) et Grenoble (31,5%). Ces augmentations locales permettront de financer des projets sociaux ou environnementaux. A l’inverse, de rares municipalités ont voté pour que le taux soit moins élevé qu’ailleurs. C’est le cas à Tarbes (6,3% au lieu des 7,1%), Brive-la-Gaillarde (6,3%), Compiègne (6,1%), Wattrelos (5,6%) et Saint-Louis (4,2%).
Les propriétaires n’ont pas dit leur dernier mot
Face à cette hausse significative de la taxe foncière, les propriétaires disposent de certaines options pour réagir. Certains ont choisi de contester ces augmentations en saisissant la justice, soutenus par des associations telles que l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI). Plusieurs recours judiciaires ont été déposés dans des villes comme Marseille, Thiers et Lyon, contestant la légitimité des hausses et mettant en avant des justifications contestables. Toutefois, bien que des recours judiciaires puissent être entrepris, la situation soulève également des discussions plus larges sur la pression fiscale et la nécessité de trouver un équilibre entre les besoins financiers des collectivités locales et la charge supportée par les propriétaires.